Car ce dernier visite la côte d’Emeraude à la fin du XVII et fait renforcer les différentes batteries et en établir de nouvelles. Il estime que Cancale est un point faible dans le dispositif de protection de Saint-Malo. « Ce bourg peut être aisément pillé à cause d’une excellente rade qui est entre l’isle Riment et l’isle aux Landes, et très proche de terre. Il n’y a que huit pièces de petit calibre dispersées pour la deffendre. La quantité de matelots emploiés à la pêche à la morue et sur les vaisseaux, fait que la garde-côte y est assés mauvaise et peu nombreuse », note-il se basant sur les deux précédentes incursions anglaises :

Durant la Guerre de 7 ans, le 4 juin 1758, une flotte anglaise de 115 voiles entre dans la baie et pilonne les batteries de la côte et débarque de 15 000 hommes sur la grève de l’Abri des Flots. Les jours suivants, les anglais mènent des incursions dans l’arrière-pays avant d’aller ravager les faubourgs de Saint-Servan où ils brûlent de nombreux navires et la corderie avant de rembarquer sans ennui une semaine plus tard.

Vingt ans plus tard, la France et l’Angleterre sont de nouveau en conflit. En temps de guerre, la baie de Cancale sert de point de formation des convois marchands mais il est facile à une flotte légère d’y pénétrer, d’attaquer et de disparaître promptement. Le 13 mai 1779, 5 navires anglais, armés de 134 font irruption, coule des navires français présents dans le port et bombarde la ville et les faubourgs.

Le gouvernement de Louis XVI prend donc enfin la décision de construire un fort sur l’île des Rimains.

Ce fort défendait la passe de Cancale et assurait ainsi la sécurité de toute la baie du Mont Saint-Michel et de Saint-Malo. La pointe de la Chaîne est ainsi appelée car, autrefois, une chaîne reliait cette pointe aux ilôts. Elle aurait obligé les navires ennemis de faire le tour des îles pour atteindre le Port de la Houle, et se mettre ainsi sous le feu des canons du fort. Toutefois, le fort ne tira aucun boulet sur l’ennemi puisqu’aucune attaque anglaise ne fut à déplorer après la construction du fort.

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